Ouvrir à la « lecture croyante »
de la Bible en notre temps
(Annexe 3 de « Homélies et Prises de Parole Publique »)
La pluie est tombée,
les torrents sont venus,
les vents ont soufflé ;
ils se sont précipités contre cette maison
et elle ne s’est pas écroulée,
car ses fondations étaient sur le roc [1].
1 – Ne plus faire comme « si »
Comment accorder crédit à la « Révélation » si le livre qui en est le support raconte des choses fausses ? Comment aujourd’hui comprendre la Bible quand elle a donné lieu à tant d’interprétations divergentes ? Ce chapitre qui veut donner des clés simples, trouve sa place dans ce manuel de communication orale pour deux raisons :
– beaucoup de nos contemporains n’acceptent plus qu’on leur raconte les récits d’Abraham ou de Moïse comme des faits historiques. Ils ont été informés par les journaux, les livres ou les émissions télévisées des discordances entre certains faits relatés dans la Bible et les connaissances historiques actuelles après deux siècles de recherches variées. Continuer à faire comme si, lors des homélies, n’est plus audible et peut les conduire à douter de l’existence même de Jésus. Il faut donc adopter une attitude qui considère que l’inspiration divine s’étend à l’intention des auteurs et au choix des éléments qu’ils ont fait entrer dans leurs récits mais que les faits racontés reposent sur les connaissances et les règles de l’époque de leur rédaction (et non de leur survenue). La doctrine actuelle de l’Église en cette matière est synthétisée dans le livre publié en 2014 par la Commission Biblique Pontificale : « Inspiration et Vérité de l’Ecriture Sainte – La parole qui vient de Dieu et parle de Dieu pour sauver le monde [2]. »
– les catholiques depuis Vatican II sont incités dorénavant à lire la Bible pour mieux connaître et comprendre le Christ [3]. Cette lecture exposant à de nombreuses erreurs, elle leur fut interdite depuis l’accessibilité permise par l’imprimerie. Or, la foi n’est pas une opinion, fruit du hasard, mais un engagement de la totalité de notre être dans l’amour du Christ, et on ne peut aimer quelqu’un qu’on ne connaît pas ou sur lequel on ignore presque tout. La meilleure façon de connaître le Christ est d’écouter ceux qui l’ont connu : Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ, écrivait Saint Jérôme, vers 400. Par conséquent, il faut se former continuellement à l’écoute de la Parole conclut le Pape François [4].
L’adhésion intellectuelle nécessite donc un travail personnel de formation. Celle-ci est un élément du trépied fondateur de notre foi, aussi important que la prière et la charité. Sinon pourquoi le mot enseignement apparaîtrait-il 36 fois dans le Nouveau Testament ? Aucun trépied ne tient s’il lui manque un pied [5]. Cette formation passe d’abord par le puisement à la source. Saint Jérôme, grand amoureux de la Parole de Dieu se demandait : «Comment pourrait-on vivre sans la science des Écritures, à travers lesquelles on apprend à connaître le Christ lui-même, qui est la vie des croyants ?». Il était bien conscient que la Bible est l’instrument par lequel Dieu parle chaque jour aux croyants. Il conseille ainsi une mère de famille romaine, pour l’éducation de sa fille : « Assure-toi qu’elle étudie chaque jour un passage de l’Écriture… À la prière, fais suivre la lecture, et à la lecture, la prière… » (VD 72) * (voir en fin de texte, la signification des initiales)
Si depuis les origines, tant de statues, de vitraux, de peintures représentent Marie (et d’autres) les Écritures à la main, ce n’est pas un hasard, mais pour nous inciter à lire tous les jours un peu de La Parole de Dieu. Encore faut-il en avoir les clés.
2 – Expliquer pourquoi les Écritures ne sont pas des textes faciles.
Il faut d’abord comprendre pourquoi ce qu’on y lit est parfois différent des connaissances historiques actuelles et ensuite ce que ses auteurs anciens ont vraiment voulu transmettre. Sans cette double compréhension, nous nous effondrerions à la moindre objection ou serions incapables d’apporter un témoignage crédible à nos enfants et aux personnes en recherche. Saint Jérôme rappelle que nous ne pouvons jamais lire seuls l’Écriture. Nous trouvons trop de portes fermées et nous glissons facilement dans l’erreur. La Bible a été écrite par le Peuple de Dieu et pour le Peuple de Dieu, sous l’inspiration de l’Esprit Saint… C’est seulement dans la foi de ce Peuple que nous sommes, pour ainsi dire, dans la tonalité juste pour comprendre la Sainte Écriture. Une authentique interprétation de la Bible doit toujours être dans une harmonieuse concordance avec la foi de l’Église catholique. (VD 30)
Car il y a de multiples lectures possibles de ces textes. La « terre promise », élément essentiel de l’Alliance de Dieu et des hommes dans l’ancien testament (AT) n’est pas la même pour le soldat sioniste et pour le catholique. Pour ce dernier, lire la Bible implique de le faire avec les yeux de l’Église. Il est donc nécessaire de donner à nos contemporains des clés de lecture. Résultante de très nombreuses recherches et controverses au cours de deux millénaires de déploiement de notre Tradition, ces clés se trouvent explicitées dans des documents récents comme Dei Verbum (DV) en 1965, Verbum Domini (VD) en 2010, Evangelii Gaudium (EG) en 2013 et le livre de la Commission biblique pontificale (IVES) en 2014.
Ignorer ces clés, expose à trois périls :
– le rejet global des textes. Sous prétexte qu’une partie d’entre eux n’est pas conforme à ce qu’on sait actuellement de l’histoire, rien ne serait fiable, y compris les évangiles. J’ai souvent été confronté à cette attitude chez des personnes cultivées.
– les multiples interprétations personnelles. Fréquentes aussi bien chez les juifs que chez les catholiques, elles ne tiennent pas compte de deux millénaires de recherches / tensions / discussions / consensus. À chacun, sa religion…
– le littéralisme. Considérant comme historiquement vrai tout le contenu de la Bible, il conduit au créationnisme et à des contre-sens théologiques. Déjà au début du IIIème siècle, Origène, qui avait étudié avec des rabbins, considérait que des textes comme la Genèse signifiaient autre chose que ce qu’ils racontent : Qui sera assez sot pour penser que, comme un agriculteur, Dieu a planté un jardin en Éden du côté de l’orient et a fait dans ce jardin un arbre de vie, visible et sensible, de sorte que celui qui a goûté de son fruit avec des dents corporelles reçoive la vie ?… Tout cela exprimé dans une histoire qui semble s’être passée, mais qui ne s’est pas passée corporellement, indique de façon figurée certains mystères [6]. Benoit XVI oppose à cette lecture primaire, la lecture croyante : Le « littéralisme » mis en avant par la lecture fondamentaliste représente en réalité une trahison aussi bien du sens littéral que du sens spirituel, ouvrant la voie à des instrumentalisations de diverses natures, répandant par exemple des interprétations anti-ecclésiales des Écritures elles-mêmes… Le fondamentalisme fuit l’étroite relation du divin et de l’humain dans les rapports avec Dieu… Pour cette raison, il tend à traiter le texte biblique comme s’il avait été dicté mot à mot par l’Esprit et n’arrive pas à reconnaître que la parole de Dieu a été formulée dans un langage et une phraséologie conditionnée par telle ou telle époque… La véritable réponse à une lecture fondamentaliste est la lecture croyante de l’Ecriture Sainte pratiquée depuis l’antiquité dans la Tradition de l’Église. (VD 44)
Pour lire avec les yeux de l’Église, il faut travailler avec des clés ! Ne pas travailler expose à l’ignorance et de là, aux dérives, au relativisme et à l’attiédissement de l’engagement. Quand aux clés, c’est un des rôles des homélies que de les donner.
I – Qu’apporte « Inspiration et Vérité
de l’Ecriture Sainte » ?
Ce document de la Commission Biblique Pontificale a fait le point sur la manière dont les catholiques doivent lire la Bible à la double lumière de la TRADITION catholique et des connaissances historiques actuelles. Pour éviter les dangers d’une analyse aléatoire, nous avons préféré un bouquet de citations.
1° La part de Dieu et celle des hommes
Dieu est auteur de ces livres, mais à travers des hommes qu’il a choisis. Ceux-ci n’écrivent pas sous la dictée mais sont de vrais auteurs qui utilisent leurs propres facultés et leur propre talent (IVES 6 ; idem, DV 11).
- Concernant l’Ancien Testament [7], l’inspiration est affirmée par la relation entre les auteurs et Dieu, explicitée selon des modalités diverses (IVES 6). Les livres prophétiques et les livres historiques spécifient que la Parole de Dieu a une efficacité infaillible et appellent à la conversion (IVES 16). Tous les textes, divers pour ce qui concerne leur datation, leur lieu de composition, au-delà de leur contenu spécifique et de leur style littéraire particulier, présentent de manière concordante un unique message fondamental : Dieu nous parle. L’unique et même Dieu cherche l’homme dans la diversité et la multiplicité des situations historiques. Il le rejoint et lui parle. Et le message divin, divers dans sa forme du fait des circonstances historiques concrètes de la révélation, tend constamment à susciter en l’homme une réponse d’amour. (IVES 21).
- Concernant le Nouveau Testament, l’inspiration est affirmée par la relation personnelle avec le Seigneur Jésus… qui rend les apôtres capables de communiquer oralement et par écrit le message de Jésus qui est la Parole de Dieu. Ce n’est pas la communication littérale de paroles prononcées par Jésus qui est décisive, mais l’annonce de son Évangile. (IVES 8).
L’Église, par un travail de discernement exigeant et patient, qui a duré plusieurs siècles, a toujours considéré qu’elle pouvait accueillir comme inspirés les écrits qui étaient en consonance avec le dépôt de la foi solidement et fidèlement conservée par la communauté croyante, garanti par ceux que Dieu avait établis comme pasteurs et guides des fidèles. L’Esprit à l’œuvre dans l’Église, avec la force et l’intelligence qui lui sont propres, a permis de séparer ce qui était communication divine authentique d’expressions mensongères et insuffisamment fondées. Des textes attribués à des hommes inspirés ont ainsi été rejetés… (IVES 140)
La perspective qui vient d’être définie ne diminue pas l’adhésion croyante à la Parole de Dieu. Elle en promeut au contraire une appréhension plus profonde, puisqu’elle révèle la manifestation de Dieu dans l’histoire. (IVES 143) La tâche de l’interprète consiste alors à éviter une lecture fondamentaliste de l’Ecriture et à situer les différentes affirmations du texte sacré dans leur contexte historique, en fonction des genres littéraires alors en usage. (IVES 146)
2° L’Ancien Testament (AT), de l’écrit à sa réception
De la même manière que les peuples environnants, les Israélites des IVème et Vème siècles avant Jésus-Christ ont commencé à raconter leur passé. Il s’agissait de récits qui reprenaient des traditions antiques,… pour interpréter et mettre en valeur ce passé à l’aide de la foi. (IVES 106)
Ayant perdu ce qui constitue l’identité d’un peuple, c’est-à-dire la terre et les institutions de la patrie, les exilés auraient dû disparaître alors qu’au contraire, ils survécurent comme peuple, grâce à leur foi. Cette expérience radicale a nourri leur prière et leur relecture du passé. Sans doute, lorsque les narrateurs bibliques décrivent la promesse divine et la réponse de foi du patriarche Abraham, ils ne renvoient pas à des faits dont la transmission séculaire aurait été absolument certaine. C’est plutôt leur expérience de foi qui leur a permis d’écrire de cette manière, pour exposer la signification globale des événements et inviter leurs compatriotes à croire en la puissance et dans la fidélité de Dieu qui leur avait permis ainsi qu’à leurs ancêtres de traverser des périodes historiques particulièrement dramatiques. (IVES 107)
La majeure partie des exégètes admet que la rédaction finale des récits patriarcaux, comme ceux de l’exode, de la conquête et des juges provient de la période postérieure à l’exil babylonien, à l’époque perse. Pour ce qui concerne le cycle d’Abraham, les épisodes qui ont relié l’histoire de ce patriarche aux autres traditions patriarcales, en particulier par le biais de récits de promesses, sont plus récents, et vont au-delà de l’horizon initial du récit qui se limitait aux histoires d’un clan. (IVES 106)
Concernant le passage de la mer Rouge, cette tradition orale, mise par écrit, a fait l’objet de multiples relectures et a été finalement insérée dans le récit de l’Exode dans la Torah. Dans ce contexte, la libération d’Israël est présentée comme nouvelle création… L’objectif précis du récit de l’Exode ne consiste pas à transmettre un compte rendu des événements anciens à la manière d’un document d’archives, mais bien davantage de faire mémoire d’une tradition qui atteste qu’aujourd’hui comme hier, Dieu est présent à côté de son peuple pour le sauver. (IVES 108)
3° Le Nouveau Testament (NT), de l’écrit à sa compréhension
IVES relativise les différences de détail entre les relations des synoptiques dues aux contextes d’écriture (éloignement géographique, communautés aux attentes différentes) et focalise notre attention sur les convergences : la conception surnaturelle de Jésus, son enseignement, les miracles et la résurrection.
Les quatre récits de la visite au tombeau, avec leurs différences, rendent difficile leur harmonisation historique, mais ces différences constituent précisément une invitation à les comprendre de manière juste… Ces récits constituent des témoignages sur Dieu et sur l’intervention décisive de sa puissance salvifique dans la résurrection de Jésus. Ce résultat, si, d’une part, il libère de la contrainte de devoir considérer chaque détail du récit – non seulement des récits de Pâques, mais des Évangiles tout entiers – comme la donnée précise d’une chronique historique, incite d’autre part à être ouvert et attentif à la signification théologique qui ressort non seulement des différences, mais de tous les détails du récit. (IVES 122)
4° La compréhension des textes choquants pour notre époque
IVES nous incite à fuir les anachronismes.
- Les textes vengeurs
Nous lisons entre autres dans le Deutéronome, que Dieu ordonne à Israël de renverser les nations cananéennes est de les vouer à l’interdit. L’ordre est fidèlement exécuté par Josué… Ces textes ne se présentent pas comme des récits historiques : dans une guerre véritable, les murs d’une ville ne s’écroulent pas au son de la trompette… Le récit de l’épopée de la conquête peut être compris comme une sorte de parabole, qui met en scène des personnages de valeur symbolique. La loi portant sur l’interdit exige quant à elle une interprétation non littérale, à la manière du commandement du Seigneur invitant à se couper la main ou à s’arracher un œil s’ils sont occasions de scandale. (IVES 127)
Nous trouvons dans le psautier, des expressions de haine et de désir de vengeance, en total contraste avec les sentiments d’amour pour les ennemis, enseignés par le Seigneur Jésus… (IVES 128) Les expressions utilisées par ceux qui prient semblent dicter à Dieu sa manière d’agir ; mais comprises correctement, elles exprimaient uniquement le désir que le mal soit anéanti et que ceux qui sont humiliés accèdent à la vie. (IVES 130) Un acte prophétique d’interprétation dans l’Esprit est donc nécessaire pour comprendre comment les paroles du psalmiste s’appliquent dans la vie concrète de celui qui récite un psaume de lamentations, et pour discerner dans cette histoire concrète quel ennemi le menace. (IVES 131)
- Le statut des femmes
Plusieurs passages de la Bible, en particulier chez Paul, invitent à discerner ce qui dans le canon de l’Ancien comme du Nouveau Testament serait de valeur permanente et ce qui en étant lié à une culture, à une civilisation, ou encore aux catégories d’une époque déterminée, devrait être relativisé… (Paul) ne propose pas de nouveaux modèles sociaux, mais sans modifier ceux de son temps, il invite à intérioriser les relations et les règles sociales considérées comme stables et durables (au) premier siècle de notre ère, pour qu’elles puissent être vécues en conformité avec l’Évangile. (IVES 132)
Il ne faudrait pas que nous confondions aujourd’hui les principes et leur application toujours déterminée par le contexte social et culturel. (IVES 133)
II – Les différences entre les Écritures et l’Ecriture Sainte
Le terme « Ecriture Sainte » ne recouvre pas parfaitement « les Écritures » mentionnées dans les Évangiles. Leur contenu diffère.
1° Historique de la composition des Bibles
- L’Ancien Testament
Au temps de Jésus, la Bible n’existait pas encore. Il citait « les Ecritures. » Elles comportaient, en plus des textes qui allaient constituer les Bibles, d’autres textes qui n’ont pas été retenus par la suite, par exemple : « le livre d’Henoch » cité par Jude et « le livre des 12 prophètes » cité dans un évangile. Les genres des livres, chacun le sait, sont très divers : chroniques pseudo-historiques plus ou moins « épopéisées », prophéties (qui donnent sens au temps présent), textes de sagesse, hymnes, romans, et un chant d’amour… La liste n’était pas définitive. Au temps du Christ, on ne connaissait que celle de Ben Sirah, composée vers – 130, qui mentionnait la Torah, les Prophètes et les Ecrits, mais ne détaillait pas leurs contenus.
Les juifs ont canonisé deux Bibles, constituées durant le dernier quart du Ier siècle de notre ère : la Bible hébraïque (BH) dont titres et versions ont été sélectionnés par les pharisiens, probablement à Yavné, où il s’étaient regroupés après la destruction de Jérusalem en 70 ; et la Bible en langue grecque (BG), dite Septante (car elle aurait eu 70 auteurs), composée à Alexandrie entre le IIIème siècle avant notre ère et le Ier siècle de notre ère, qui comporte par rapport à la BH des variantes et des textes supplémentaires qu’on nomme « deutérocanoniques ». Les textes découverts à Qumran présentaient de nombreuses différences d’importance négligeable (Notamment les textes d’Isaïe). Simultanément, une troisième Bible fut composée par les Samaritains (BS).
Pour les catholiques, l’Ecriture Sainte signifie la Bible catholique et est composée de l’AT et du NT. Les livres et les versions de l’AT retenus pour chaque livre ont été sélectionnés entre le IIème et le IVème siècle de notre ère et la liste fut définitivement fixée lors du concile de Trente (1545- 63). La Bible catholique inclut les deutéronomiques de la BG (DV 22) tandis que la Bible protestante les élimine, comme la BH. Dès la première moitié du IIIème siècle, Origène, dans les Hexaples avait comparé des 6 traductions différentes [8]. Actuellement les chercheurs de la BEST (La Bible en ses traditions) sous la direction des dominicains de l’Ecole Biblique de Jérusalem, mettent en parallèle des versions différentes telles que la BH, la BG, la BS, la version Syriaque et la Vulgate… [9]
- Le Nouveau Testament –
Il contient 4 Évangiles, les Actes des Apôtres, des lettres d’apôtres ou de leurs disciples et un texte prophétique, l’Apocalypse (qui donne sens au temps des persécutions). Ces textes ont été sélectionnés entre la fin du IIème siècle et le IVème siècle (IVES, 61). D’autres écrits n’ont pas été retenus, les uns parce que non-cohérents avec les autres (on les nomme apocryphes), tel l’évangile de Thomas qui contient des paroles attribuées au Christ dont certaines circulaient peut-être avant la rédaction des synoptiques, les autres pour des raisons inconnues, telle la Didaché qui décrit les règles de vie des premières communautés chrétiennes.
Les trois évangiles synoptiques n’ont été écrits que lorsque le besoin s’en est fait sentir, autour des années 70, soit 40 ans après la vie publique de Jésus, alors que se profilait le temps où ne resteraient plus de témoins directs. Ces témoignages ont été destinés à des publics différents, juifs pour Mathieu[10], païens pour Marc (tous deux semblent avoir été des témoins directs) et judéo-grecs pour Luc (il dit avoir enquêté auprès des témoins). La date d’écriture de l’évangile selon Saint-Jean est discutée, la plupart estimant que ce fut à la fin du Ier siècle. Il contient des détails originaux et surtout un commentaire théologique.
La conformité historique est incontestée pour les enseignements et événements auxquels les apôtres ont assisté. Elle est moins établie pour les récits de l’enfance de Jésus (Mathieu et Luc) qui relatent des faits différents et auxquels ils n’ont pas assisté. Quand aux récits portant sur la tentation au désert, la transfiguration ou le dialogue de Gethsémani, ils transmettent des événements spirituels au travers de représentations humaines. Pour le NT aussi on relève des différences de détail entre les différentes versions sur les quelles se penchent les chercheurs de la BEST.
2° Au fil du temps, les règles concernant l’historicité ont évolué
L’écriture alphabétique, née vers – 1200 en Phénicie/Liban (principalement pour des usages commerciaux) ne se généralisa dans les milieux érudits hébreux que vers – 800. Auparavant, ces élites étaient restées à l’écart des littératures de l’Egypte et de la Mésopotamie qui préexistaient depuis près de deux millénaires et, à certaines périodes, avaient été étonnamment brillantes et variées. Comme dans tous les peuples voisins, les élites des Hébreux ont d’abord développé une littérature identitaire.
L’écriture des livres de la Bible s’est étalée sur près d’un millénaire (de – 800 à + 100). L’éthique de chaque époque en matière d’historicité détermine la fiabilité des relations historiques. Les faits relatés dans l’AT s’étendent sur trois périodes au cours desquelles la relation à l’histoire s’est progressivement rapprochée de la réalité. Tout ce qui précéda l’écriture (Abraham vers – 2000/1800, Moïse vers – 1300/1200) fut d’abord transmis oralement avec les inévitables transformations de récitants en récitants. Les prophètes Amos et Osée ayant exercé peu après – 800, inaugurent donc une deuxième période où la fiabilité augmente ; mais ce qui comptait pour les Hébreux, n’était pas tant la vérité des détails événementiels que la certitude de l’intervention de Dieu dans leur histoire, le fait que Dieu nous parle (IVES, 21). C’est seulement durant la troisième période, à partir de – 300 et sous influence grecque, qu’on peut commencer à se fier à l’histoire racontée, même si elle restera toujours influencée par les problématiques de l’époque de la rédaction.
Trois périodes de fiabilité historique croissante
– avant – 800 : longue transmission orale et mise en écrit postérieure,
– de – 800 à – 300 : écriture où le sens compte plus que les détails,
– à partir de – 300 : introduction de la vérité historique par les grecs.
L’Église Catholique considère que l’ensemble de la Bible est inspirée par l’Esprit Saint, ce qui s’applique à l’ensemble de l’AT, y compris aux textes non conformes à l’histoire. Pourquoi ? Parce que tous ces textes expriment la foi en un Dieu universel, amoureux des hommes, qui en intervenant dans leur histoire personnelle, les amène à le découvrir (DV, 11).
Ces livres inspirés par Dieu ne doivent pas être considérés comme s’ils avaient été dictés par lui, contrairement à ce qui est dit du Coran. Ils ont été écrits par des hommes qui ont appliqué les règles de leur temps. Jusqu’au milieu du XIXème siècle, par manque de connaissances, l’Église considérait que tout était historiquement vrai dans la Bible. Pour avoir découvert le contraire, le Père Lagrange, OP, fondateur de l’Ecole Biblique et Archéologique de Jérusalem en 1890, fut interdit d’enseignement au début du XXème siècle[11]. Vatican II fut un tournant : Puisque Dieu, dans la Sainte écriture, a parlé par des hommes à la manière des hommes, l’interprète de la Sainte écriture, pour percevoir ce que Dieu lui-même a voulu nous communiquer, doit chercher attentivement ce que les hagiographes ont réellement eu l’intention de dire et ce qu’il a plu à Dieu de faire savoir par leurs paroles. (DV, 12)
Actuellement, la vérité historique n’est pas un but, mais une base indispensable. Seulement dans le cas où les deux niveaux méthodologiques, celui de la nature historique et critique et celui de la nature théologique, sont observés, on peut alors parler d’une exégèse théologique, d’une exégèse adaptée à ce livre. (VD 34). Il est indéniable que la constitution Dei Verbum (11), avec l’expression « la vérité que Dieu a voulu voir consigner dans les Lettres Sacrées pour notre salut » limite la vérité biblique à la révélation divine qui concerne Dieu lui-même et le salut du genre humain. (IVES, 104)
3° Sur quoi reposent nos connaissances historiques actuelles ?
Principalement sur trois catégories de sources qui se complètent.
– Les recherches linguistiques – Elles ont permis d’affirmer avec une bonne fiabilité les différentes périodes d’écriture des textes et de là, leurs origines.
– Les fouilles archéologiques – Elles ont « déterré » des bâtiments, des armes témoins de guerres, et surtout plus d’un demi-million de tablettes et autres documents (stèles, ostraca). Elles ont été bien résumées par Israël Finkelstein et Neil Asher Silbermann.[12]
– Les études historiques – Très nombreuses, elles ont confronté l’ensemble des sources avec celles provenant des peuples voisins. Elles permettent d’affirmer avec certitude que tous les faits survenus avant – 800 ont été, selon les cas, épopéïsés ou inventés au cours des siècles de transmission orale. Concernant les patriarches (supposés avoir nomadisé un millénaire avant l’écriture), le cycle de Jacob/Israël, originaire du pays éponyme au Nord, fut écrit deux siècles avant celui d’Abraham, son supposé grand-père, originaire de Juda au Sud ; l’un et l’autre reprennent des légendes dont nous ignorons l’ancienneté mais ces cycles n’ont été réunis qu’aux Vème et IVème siècles avant notre ère pour constituer un texte fondateur national après le drame de l’exil. La fuite d’Égypte n’est confirmée ni par les archives très bien tenues de Ramsès II et de son fils Mérenptah (qui, par ailleurs, entretenaient des garnisons en Canaan), ni par les fouilles du Sinaï. Les peuples contre lesquels il est écrit que Josué s’est battu ne sont arrivés en Canaan que bien plus tard et certaines villes soit n’existaient pas encore, soit avaient déjà disparu ; le contexte décrit correspondant à celui du roi Josias, au VIIème siècle avant notre ère, prouve que ces histoires « légendarisées » furent mises par écrit à son époque.
4° Que sait-on actuellement sur cette histoire passée ?
- Il faut bien distinguer les certitudes, les fortes probabilités et les incertitudes avec le cortège d’hypothèses auxquelles elles donnèrent lieu.
– L’origine du peuple hébreu reste discutée. La plupart des historiens actuels pensent qu’il n’est pas une entité ethnique mais culturelle qui se serait forgée au pays de Canaan entre les XIIIème et XIème siècles avant notre ère [13]. D’autres moins nombreux estiment qu’il résulte de l’arrivée de populations étrangères, porteuses de traditions venues d’Égypte et du désert [14]. Il n’est pas interdit de penser que les deux processus se soient associés.
– Les migrations des patriarches situées habituellement vers – 1850, sont des mythes fondateurs. Les chameaux de Joseph n’ont fait leur apparition qu’un millénaire après l’événement décrit ! Les Philistins rencontrés par Isaac ne sont arrivés que 600 ans plus tard ! Beaucoup d’indices indiquent que ces relations ont été composées aux VIIIème et VIIème siècles avant notre ère, surtout au temps du roi Josias, grand réformateur spirituel, liturgique et politique vers – 620. Ils semblent avoir assimilé des légendes très anciennes et d’origines diverses qui ont été revisitées au cours des siècles et « épopéisées » dans un but de fondation politique et spirituelle. Présenter ces faits comme des vérités historiques ne peut que faire fuir ceux qui sont informés.
– L’exode n’a laissé aucune preuve historique de cette migration humaine ni dans les annales égyptiennes, ni dans le désert. En ce XIIIème siècle avant notre ère, l’Egypte était bien implantée en Canaan. Les mentions de villes et de peuples se rattachent au VIIème siècle, soit 6 siècles plus tard.
– Les batailles de Josué sont des récits inventés comme la chute des murailles de Jéricho au son des trompettes (IVES 127). La fouille de ce site n’a trouvé pour cette époque, ni mur d’enceinte et ni trace de destruction. Les villes décrites sont celles du temps du roi Josias, soit cinq siècles plus tard. Ce qui reste, c’est l’affirmation conflictuelle d’une perspective religieuse aux répercussions sociales multiples dans la fidélité d’une relation à un dieu unique, tout-puissant qui veille sur son peuple [15].
– David et Salomon ont bien existé mais ils régnèrent sur une modeste bourgade isolée et sous-développée (quelques milliers d’habitants ?) qui ne s’est développée que vers la fin du VIIIème pour atteindre son apogée sous Josias (15 000 habitants ?)…
– En – 720, l’état d’Israël au Nord (10 fois plus peuplé que celui de Juda), a été totalement anéanti par les Assyriens ; ses habitants dispersés sur un vaste territoire ont définitivement disparu. Des rescapés se sont réfugiés dans celui de Juda qui en a profité pour s’ériger en seul dépositaire de la religion et imposer un unique lieu de culte, le temple de Jérusalem.
– En – 585, Juda, à son tour, a été anéanti et ses habitants ont été déportés en Mésopotamie mais, grâce aux livres écrits durant la réforme liturgique de Josias, ils ont gardé leur unité.
– Un demi-siècle plus tard, Cyrus ayant conquis Babylone, les a autorisés à revenir [16]. Durant la période perse, ce légendaire a été retravaillé pour maintenir l’unité spirituelle et nationale dans un pays contrôlé par une puissance étrangère.
- On sait désormais que :
– La Torah s’appuie sur des mythes régionaux, principalement mésopotamiens (le déluge de l’épopée de Gilgamesh, le nouveau-né confié au fleuve comme Sargon I) récoltés lors de l’exil, ainsi que sur la liturgie égyptienne puisée un millénaire avant ; elle combine des textes de plusieurs traditions dont on n’a pas fini de discuter ; son sens a souvent été réorienté en fonction d’objectifs contextuels, notamment par les prêtres lors du retour d’exil, sous les Perses.
– Pour les juifs d’avant notre ère, un livre était « vrai » lorsqu’il exprimait le sens de l’histoire et non par ses détails. Une signature n’authentifiait pas un rédacteur, mais une école dans l’esprit du rédacteur cité. La plupart des textes étaient remaniés au fil des problématiques successives. Le respect de « la vérité historique » ne s’imposait pas. A de nombreuses époques, une phrase rajoutée modifiait le sens. Enfin la pratique de l’intertextualité (marcottage) était fréquente.
– Pour certains textes, on trouve des différences minimes entre les versions. Loin de remettre en cause l’essentiel de la Parole, ces différences sont des enrichissements, au même titre que les jeux de mots inscrits dans la culture juive [17].
– Les dates d’écriture de la plupart des textes sont maintenant bien déterminées [18]. Elles sont importantes dans la mesure où elles correspondent à des contextes précis qui permettent de mieux discerner ce qui était contextuel et ce qui peut être utilisé pour notre temps dans un contexte différent.
IV – Cinq clés pour lire les livres de la Bible
1° Ne pas jamais oublier qu’ils expriment une « Révélation »
Réelle pour nous, imaginée pour d’autres, elle est le message constant de tous les livres qui la composent. Pour le croyant comme pour l’incroyant, ces textes ne peuvent être compris si on fait abstraction d’un rapport particulier avec Dieu.
La Parole de Dieu est à la base de toute spiritualité chrétienne authentique… Comme le dit saint Augustin: «Ta prière est ta parole adressée à Dieu. Quand tu lis, c’est Dieu qui te parle; quand tu pries, c’est toi qui parles avec Dieu». Origène, l’un des maîtres de cette lecture de la Bible, soutient que l’intelligence des Écritures demande, plus encore que l’étude, l’intimité avec le Christ et la prière. (VD 86)
2° Explorer les 4 niveaux de lecture de l’Ancien Testament
Suivant la tradition juive, les Pères de l’Église ont toujours distingué quatre sens (ou niveaux de lecture) des Ecritures[19] : Le sens littéral enseigne les événements, l’allégorie ce qu’il faut croire, le sens moral ce qu’il faut faire, l’anagogie vers quoi il faut tendre. (VD 37) Le sens littéral enseigne des faits, par exemple, la sortie d’Egypte ; le sens allégorique ou christologique, (on dit aussi typologique) raconte l’histoire du salut, par exemple Moïse préfigure le Christ et le Pharaon symbolise le mal ; le sens moral (ou tropologique) nous guide dans ce que nous devons faire, par exemple en assimilant le passage de la mer à la conversion, et le sens anagogique (ou eschatologique) nous tend vers l’attente du retour du Christ.
Luther s’est élevé contre l’abus des interprétations allégoriques, sources de trop de versions hasardeuses. Pour les catholiques, ne sont à retenir que celles reconnues par la Tradition.
3° Se référer constamment aux quatre critères de Vatican II[20]
– La Sainte écriture doit être lue et interprétée dans le même esprit que celui dans lequel elle a été écrite,
– en portant attention au contenu et à l’unité de toute l’Ecriture [21],
– eu égard à la Tradition Vivante de toute l’Église,
– et à l’analogie de la foi, cad. à ce que l’on sait de la doctrine chrétienne.[22]
Pour comprendre de façon adéquate le sens du message central d’un texte, il est nécessaire de le mettre en connexion avec l’enseignement de toute la Bible, transmise par l’Église. C’est là un principe important de l’interprétation de la Bible, qui tient compte du fait que l’Esprit Saint n’a pas inspiré seulement une partie, mais la Bible tout entière, et que pour certaines questions, le peuple a grandi dans sa compréhension de la volonté de Dieu à partir de l’expérience vécue. De cette façon, on évite les interprétations fausses ou partielles, qui contredisent d’autres enseignements de la même Écriture. (EG 148)
4° A chaque pas, chercher le message central voulu par l’auteur
J’ai personnellement été souvent confronté à des contre-sens brandis en accusation contre le Christ, telle la citation de la phrase de la parabole où un roi met à mort ceux qui ont tué son fils [23], alors que ce qui suit montre que le message voulu est totalement différent.
Le message central est celui que l’auteur a voulu transmettre en premier lieu, ce qui implique non seulement de reconnaître une idée, mais aussi l’effet que cet auteur a voulu produire. Si un texte a été écrit pour consoler, il ne devrait pas être utilisé pour corriger des erreurs ; s’il a été écrit pour exhorter, il ne devrait pas être utilisé pour instruire ; s’il a été écrit pour enseigner quelque chose sur Dieu, il ne devrait pas être utilisé pour expliquer différentes idées théologiques ; s’il a été écrit pour motiver la louange ou la tâche missionnaire, ne l’utilisons pas pour informer des dernières nouvelles. (EG 147)
5° Dépasser la recherche intellectuelle pour entendre la Parole de Dieu
Jésus lui-même les rejoignit et fit route avec eux … Il leur dit : « Quels sont ces propos que vous échangez en marchant ? » Alors ils s’arrêtèrent, l’air sombre… Lui leur dit « Esprits sans intelligence, cœurs lents à croire tout ce qu’ont déclaré les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela et qu’il entrât dans sa gloire ? » Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait… Or, quand il se fut mis à table avec eux, il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux furent ouverts et ils le reconnurent, puis il leur devint invisible. Et ils se dirent l’un à l’autre : Notre cœur ne brûlait-il pas en nous tandis qu’il nous parlait en chemin et nous ouvrait les Écritures ? A l’instant même, ils partirent et retournèrent à Jérusalem [24].
L’Évangile est le Livre de la vie du Seigneur. Il est fait pour devenir le livre de notre vie… Quand nous tenons notre Évangile dans nos mains, nous devrions penser qu’en lui habite le Verbe qui veut se faire chair en nous, s’emparer de nous pour que son cœur greffé sur le nôtre, son esprit branché sur notre esprit, nous recommencions sa vie dans un autre lieu, un autre temps, une autre société humaine. Approcher l’Évangile de cette façon-là, c’est renoncer notre vie pour recevoir une destinée qui n’a pour toute forme que le Christ [25].
*Signification des initiales : EG, Evangelii Gaudium, exhortation apostolique – François, 2013 ; LG, Lumen Gentium, Constitution de Vatican II – Paul VI, 1964 ; VD, Verbum Domini, exhortation apostolique – Benoît XVI, 2010 ; DV, Dei Verbum, constitution dogmatique, Vatican II – Paul VI, 1965
Références
[1] Mt 7,25
[2] CERF – 2014
[3] DV 38
[4] EG 173
[5] Sans la formation doctrinale, qu’est-ce qui nous différencie des autres religions? Les chrétiens n’ont pas le monopole de la prière et de la charité.
[6] Origène, Traité des principes, IV, 3, 1.
[7] Testament ici, signifie Alliance.
[8] Origène a comparé sur six colonnes, quatre versions en grec, une en Hébreu et une en hébreu translittérée en grec (qui était alors la langue internationale).
[9] Les différences de façon générale, ne portent que sur des détails: l’inspiration reste identique.
[10] Les évangiles grecs qui nous sont parvenus sont peut-être traduits de l’araméen car ils contiennent de nombreux araméïsmes.
[11] Bernard Montagnes – Le père Lagrange, L’exégèse catholique dans la crise moderniste, Cerf 1995
[12] « La Bible dévoilée – les nouvelles révélations de l’archéologie » – Bayard 2002 (en anglais, Unearthed Bible).
[13] Ils s’appuient sur le fait qu’on n’a trouvé aucun témoignage archéologique ni de la migration d’une foule importante dans le désert du Sinaï durant quarante ans ni d’une conquête militaire en terre de Canaan.
[14] Ils s’appuient sur la mention d’Israël, peuple semi nomade, sur la stèle du pharaon Mérenptah qui date de – 1209, la brusque croissance démographique en Judée à cette période, l’absence d’ossements porcins dans les décharges de ses implantations, à l’inverse de celle des peuples voisins.
[15] Introduction au livre de Josué in « la Bible en ses Traditions – définition suivie de douze études », documents sous la responsabilité de l’école biblique et écologique française de Jérusalem, 2017
[16] Un exemplaire de cet édit est visible au National Museum de Londres. Cette mesure ne semble pas avoir été limitée à Israël.
[17] Voir à ce sujet les premiers documents édités dans le cadre de « la Bible en ses Traditions » par l’Ecole Biblique et Archéologique de Jérusalem.
[18] Voir le Tableau Page 16 de Billon et Gruson, « Pour lire l’Ancien Testament » (CERF 2008), livre souvent utilisé dans les séminaires.
[19] Billon et Gruson p. 181. Rappelons que dans la tradition juive, les niveaux de lectures sont bien plus nombreux.
[20] DV 12, rappelé dans VD 34
[21] C’est ce qu’on nomme une exégèse canonique
[22] Rom 12, 3
[23] Mt 21,33; Mc 12,1 et Mc 20,9
[24] Lc 24,25-33
[25] Madeleine Delbrêl -Humour dans l’Amour – Nouvelle Cité 2005